Le "Mélenshow"

Jean-Luc Mélenchon, hier soir invité de TF1 pour "Paroles de candidats" nous a, une fois de plus, montré son inégalable verve et sa répartie fulgurante, et cela avec brio. Avec pour seule note un feuillet chiffrant son programme, le "Mélenshow" oeuvre et impacte.

Louis de Funès, tiens toi bien!

Enchainant et jouant une palette de sentiments et d'expressions éclectiques, l'ex-socialiste jubile et étête la langue de bois. Il est très bon, voir souvent excellent, et il le sait. Il en joue, éxagère, provoque... Il capte la foule et arrache des rires à une salle sérieusement concentrée. Le président du Parti de Gauche est un comédien chevronné et ce n'est pas de Funès qui déclara que "les gens sont des comédiens alors que (lui est) acteur" qui le contredirait.

"Promis, j'arrête la langue de bois"

Jean-François Copé a publié il y a quelques années un ouvrage éhonté, cynique et éffronté intitulé "Promis, j'arrête la langue de bois". Une promesse de plus...
Aujourd'hui la chrysalide est devenue papillon et l'ex ministre délégué à l'Enseignement professionnel du gouvernement de Lionel Jospin taille en pièce la parole préfabriquée et les réponses toutes faites. Il défie, il apostrophe, il éructe sans cesse avec une énergie insondable. Il est à l'aise, il maitrise le fond et la forme tout en allumant la mêche.

Le bon, la brute et le truand

Ce qui l'agace le plus, c'est de n'avoir d'égal que Marine le Pen en éloquence et en bagou. Son but premier est de l'écraser médiatiquement et politiquement. Mais pas seulement. Jean-Luc Mélenchon a organisé sa campagne électorale de façon millimètrée et construite. Le licencié en philosophie n'attaque pas au hasard et à tout-va. D'abord une frappe générale pour faire entendre ses idées et son "rêve" pour la France, suivi d'un soupçon d'anti-sarkozysme primaire. Aujoird'hui, il charge et assaille la présidente du Front National "semi-démente". Interpellé par l'intéressée sur "l'insulte proférée", il lui rétorquera que "ca (lui) laisse une moitié"! Et à ceux qui l'accuserait de ménager le chou et la chêvre en allégeant ses envolées lyriques envers François Hollande, il rappelle fermement ses origines politiques auquelles il affirme être resté fidèle. Il ironise même en s'amusant de la dernière annonce du candidat-favori socialiste, la déjà très débattue mesure de 75% de prélèvement, en affirmant que dans ce sens Hollande annoncera surement dans les prochaines semaines le SMIC à 1.700 € !!!

Qu'on se le dise, Jean-Luc Mélenchon le formule et le garantit. S''il n'est pas présent au second tour, le peuple connaitra la déception de l'absence de réel changement, y compris avec le candidat PS, et le portera au pouvoir à la prochaine échéance présidentielle.