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dimanche 24 mars 2013

Lettre ouverte à Virginie Merle dite "Frigide Barjot"



Virginie Merle dite "Frigide Barjot",

De Virginie, du latin 'virgo' qui signifie vierge, tu finis Frigide, icône trash de bandes d’extrémistes nationalo-religieux infréquentables. Tu t'es opposée par la passé à des lois renforçant la laïcité car tu penses que la religion catholique est intrasèquement liée à notre civilisation. Tu omets seulement d'intégrer le fait qu'une civilisation bouge, elle évolue et se bonifie, elle s'ouvre et tolère de plus en plus. C'est l'évolution. Evolution que tu contestes à plusieurs niveaux. 













Pourquoi cette "Fatwa" contre le mariage pour tous, parlons franchement, le mariage gay? Tu cries à la violation de l'Etat de droit, à la destruction des valeurs de la famille, au mensonge gouvernemental, les porteurs de la loi soupçonnés de "vouloir faire croire aux enfants qu'ils proviennent de deux hommes ou de deux femmes. Tu n'y croyais pas vraiment, Virginie? L'absence manifeste et immédiate d'arguments porteurs ou d'éléments fédérateurs ont rendu ton discours inaudible et ta quête désuète  L'homoparentalité est un "phénomène" qui existe déjà, les célibataires peuvent déjà adopter, le nombre de familles monoparentales hétérosexuelles a explosé, des études faites dans des pays, tel que le Danemark, ou l'adoption par les couples du même sexe est autorisée, démontrent l'absence totale d'un quelconque traumatisme de, ou des enfants, des arguments que l'on a opposé à ton ignorance, des semaines durant, sans qu'un seul jour tu retrouves la raison. 

Pourquoi tant de familiarité de ma part? Uniquement parce qu'à l'inverse de toi, je ne t'ai pas imposé de me connaitre. Et c'est loin d'être agréable pour moi de devoir supporter l'amas d’infamies que représente tes propos et ton combat. Comment peut-on, comme tu le fais, imposer aux citoyens la théâtralisation dramatique de tes erreurs de connexions cérébrales? Ce psychodrame totalement pathétique s'achèvera  sûrement sur une longue thérapie. Je me réjouis bien sûr du nombre infinitésimal de bouquins que tu as réussi à lamentablement écouler. 

Je m'inquiète pour toi, sincèrement. La crise de la cinquantaine? Tu auras 51 ans en Septembre. La tempête médiatique inutile et nauséabonde que tu agites depuis quelques mois sera passée, et tu pourras savourer ta pleine entrée dans cette nouvelle décennie, en profitant d'une diète médiatique, qui nous sera bénéfique et salvatrice à tous. Ton suicide médiatique achevé, la plénitude sera totale! 




Pourquoi tant de haine de ta part envers telle ou telle communauté? Pourquoi tant d'amalgames irraisonnés? Toutes les stigmatisation alimentent les haines, quelles qu'elles soient. Tu le sais. Je te demande d'être raisonnable!  A ton âge... 

Sais-tu, Virginie, ce qu'est l'égalité, et ce que sous-entend et entraîne l'absence de celle-ci? L'égalité en droit, l'égalité devant la loi, l'égalité sociale, l'égalité des chances et le principe de l'égalité des races? Ces égalités sont propres à chacun et à chacune. A l'heure du vote sur le droit de vote accordée aux femmes, sur l'I.V.G. ou l'abolition de la peine de mort, qu'aurais-tu fais? Tu as déjà combattu par le passé une loi souhaitant faciliter l'accès à l'avortement et tu as soutenu Benoit XVI lors de ses esclandres douteuses concernant le port du préservatif. Une certaine forme de continuité, ce qui suppose que la pathologie dont tu souffres est extrêmement ancrée dans ton inconscient. Seulement, le monde avance. Pas de façon homogène, c'est certain, mais toi, tu regardes passer le train en brandissant la bible,  frénétiquement. J'en suis à t'imaginer, les cheveux en bataille, le regard hagard, mimant le son du tocsin, une casserole et une louche dans chaque main. Tes arguments sont d'une fadeur sans nom. Ils respirent un populisme malsain et s'attaquent à la cohésion sociale. La bêtise abyssale des propos de tes lieutenants ne fait que corroborer le danger que représente votre obscurantisme, latent ou non.



Humoriste de ton état peut-on lire dans ton autobiographie, et modestement auto-proclamée "attachée de presse" de Jésus. C'est un peu exagéré, tu me le concéderas?  Tu as seulement oeuvré pour Ardisson et Ruquier de façon très ponctuelle. Une chroniqueuse de troisième rang et demi, pas plus. Ensuite, tu as glissé, je ne t'ai plus reconnu. Devenue pourfendeuse et caricature des valeurs moyenâgeuses, Virginie, tu ne fais plus rire personne. Et lorsque, pour te défendre, tu jettes en pâture médiatique ta jeunesse délurée, et sexuellement débridée,  en citant tes soirées "grand-écart-sur-le-bar"  au Banana Café, la direction et les employés de ce dernier font un communiqué, dès le lendemain, pour se désolidariser publiquement de ton combat d"arrière-arrière-garde". Ton suicide médiatique touche à sa fin, et ton retour à  l'anonymat apaisera les foules. Il est possible que j'ai une pensée à ton égard, de temps à autre, s'il m'arrive de croiser un marginal désabusé.



Virginie-Frigide, tu es une caricature de toi-même. Tu es devenue la "Nabila" de la cause que tu défends. Au départ, ta bêtise nous fait sourire; il se peut même qu'elle nous fasse rire. Au final, le sentiment que tu m'inspires, au bout de cette épreuve que tu as traversé envers et contre tous, est la pitié. Une profonde pitié pour la vieille France (loin d'être reluisante intellectuellement) que tu incarnes. 




En 1956, Brigitte Bardot triomphait dans "Et Dieu... créa la femme", en 2013, Frigide Barjot excelle dans "Et l'vieux... sombra dans la came". Un mauvais moment de l'Histoire de la démocratie. Qu'entendions-nous dans les couloirs du palais Bourbon en 1981, lorsque la peine de mort fut abolie? Quel fut la teneur des discours au sein de la chambre des représentants lors des débats sur l'abolition de l'esclavage aux Etats-Unis? Il y a, et aura toujours des conservateurs réactionnaires et c'est le jeu de la démocratie. Mais être la "Copé décomplexée en leggings roses" n'est pas à la portée de tous. Tu as chu et peu me chaut! Aujourd'hui, tu jettes tes dernières forces dans un combat perdu d'avance, avec l'espoir de faire plier un gouvernement malmené économiquement sur une réforme sociétale. C'est stratégiquement impossible. Que retient-on principalement de François Mitterrand? L'abolition de la peine de mort, les 5 semaines de congés payés... Pas les millions de chômeurs supplémentaires. On se rappellera de François Hollande comme le président qui a accordé les mêmes droits pour tous en matière de mariage et d'adoption et, a priori, de l'ouverture aux droits à l'euthanasie. Mais impossible également idéologiquement. Le peuple français est prêt, et donc majoritairement favorable à cette réforme. Une partie de l'Europe a déjà franchit le cap, certains même concernant l'union religieuse comme le Danemark. L'Angleterre devrait autoriser le mariage des personnes du même sexe dans les prochaines semaines, et l'église ne se prononce pas défavorablement. 

Virginie, pourquoi le progrès te fait si peur? Qu'est ce qui peut bien t'effrayer dans la vision égalitaire et humaniste d'une réforme qui apporte des droits à certains, sans en ôter à d'autres? Dieu n'enseigne-t-il pas à ses brebis la miséricorde, l'altruisme, la compréhension, l'amour de son prochain, le pardon? Dieu n'est-il pas qu'amour? 

Mais plus sérieusement, l'Etat n'est-il pas laïc, indépendant totalement de toutes les églises? L'argument mettant en lumière les traditions chrétiennes de la France est ridicule. La France a été dans l'Histoire, le pays le plus guerrier. Doit-on continuer de faire la guerre pour cultiver cette exception culturelle? 

Pour ma part, je vais t'oublier. Peux-tu nous oublier également et te terrer dans une discrétion totale qui soulagera beaucoup de monde?

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